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Question pratique : d'où vient le Pastis ?




Catégories : , Questions/Réponses du Caviste

En 1914, tout alcool titrant plus de 16° est rigoureusement interdit. Il faudra attendre la fin de la guerre pour que ceux ci-soient ré-autorisés, exceptée l'absinthe. Mais l’habitude de l’anisé, frais, mélangé à l’eau va persister. En 1920, l’Etat français autorise les anisés jusqu'à 30° d'alcool.Autour de MARSEILLE, la tradition de l’apéro est bien vivante : eau fraîche, anis et réglisse se marient et s’enrichissent d’autres macérations de plantes aromatiques. Il existait déjà des absinthes marseillaises à base de badiane et de réglisse. Le rythme et la «bonne vie provençale» vont donc favoriser très naturellement une production de ces apéritifs anisés, sans cesse réinventés au gré des inspirations des patrons de bar et des marchands de vin, et ceci dans une totale illégalité.A la fin des années 20, un jeune commercial de 23 ans, fils d’un négociant en vin, s’empare de l’idée et, coup de génie, commercialise un apéritif anisé à son nom. Bravant les autorités, il distribue largement cet alcool interdit. Il est constamment mis à l’amende par les autorités de police et de douane. Après un intense travail de lobbying, il obtient par décret en 1932 l’autorisation d’exploitation. Les amendes sont donc transformées en taxes. Il devra trouver un nom à sa boisson et sera sommé de la définir. Sa recette est donc dans le domaine public et se nommera PASTIS, du provençal «pastisson» et de l’italien «pasticchio», synonyme de mélange, d’amalgame. Le PASTIS est officiellement né. Son créateur aura commercialement trois ans d’avance sur la concurrence. Le succès est fulgurant.